Idiomes récurrents¶
Tidwell note aussi plusieurs choses avec les évolutions en cours à la fin des années 2000 :
La prolifération de ce qu’elle appelle des idiomes d’interface, c’est à dire des typologie bien définies de type ou style d’interfaces reconnaissable, chacun ayant son propre vocabulaire d’objet, actions et visuels [1]. Les exemples donnés étant :
formulaires | lecteurs multimédias |
éditeurs de texte | graphiques |
éditeurs graphiques | jeux immersifs |
tableurs | pages web |
navigateurs | espaces sociaux |
calendriers | site de commerces en ligne |
Et que fin des années 2000, toutes ces formes se mélangent, notamment sur le web.
Le relâchement des règles relatives à la mise en place des interfaces à partir de ces idiomes, le caractère assez libre du web ayant appris aux utilisateurs à assouplir un peu leurs attentes.
Est posée ensuite la question de qu’est-ce qu’est une interface facile à utiliser ?
Pour Jef Raskin (expert HCI, connu pour avoir lancé le projet Macintosh chez Apple), lorsque l’on dit intuitif, on veut en réalité dire “familier” [2].
Exemple donné : la souris d’ordinateur n’est pas intuitive pour qui n’en a jamais vu. Ce que l’on comprend lorsque l’on tombe nez à nez avec un ours qui gronde, ça, c’est intuitif. Pour la souris, il faut un petit apprentissage, et ensuite, cela est familier. C’est la même chose pour les mécanismes comme les boutons lire/pause, les textes soulignés qui indiquent des liens, etc.
Mais familier ne veut pas dire faire nécéssairement quelque chose d’identique à l’archétype. Tant que des parties sont suffisamment reconnaissables et que la relation entre les parties est claire, les personnes pourront appliquer leur connaissances précédents à la nouvelle interface et comprendre son fonctionnement.
C’est là que les patrons de conception deviennent intéressants. Ces patrons de conception représentent des archétypes, mais ils sont tout de même suffisamment abstraits pour permettre des variations, et donc une adaptabilité et une originalité d’usage.
Ils permettent de créer des choses familières mais permettent l’originalité.
Alors est-ce à dire qu’il faut se cantonner à utiliser ces éléments ? Non, bien sûr, toutefois, et au moins au début ou si vous devez composer des interfaces et que vous n’y êtes pas habitués, ils peuvent constituer des outils pratiques. Mais comme dans le livre A pattern language, nulle obligation ou nulle prétention à répondre à tout de manière absolue.
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